Et puis ma radio a eu la mauvaise idée de se mettre à débiter une interview d'un politicien de base par un journaliste, c'était fini la magie du rêve avait disparu. J'en étais certain, ma journée était gâchée.

Mais revenons quelques heures en arrière.
La bonne fée qui berçait ma nuit m'a soufflé une évidente vérité. Mais pourquoi personne n'y a jamais songé ? Notre vie serait moins grave, plus belle sans doute, plus aéré en tout les cas serait notre quotidien. Nous n'aurions plus à écouter servilement, les leçons qu'on nous distille, à longueur de discours culpabilisants.

Mon rêve était trop beau ! On avait modifié la constitution actuelle, à la suite d'un référendum d'un genre un peu particulier, et dont le résultat submergea entièrement les têtes fumantes à l'origine de la question posée au peuple.
Mais quel était donc le sujet de la question ?
On interrogea le bon peuple sur un modèle différent du référendum; il ne fallait plus répondre par oui ou non, mais il fallait faire un choix sur plusieurs options, et préciser les moyens de faire appliquer ce choix. Quel changement ! Quelle horreur ! Une vraie possibilité de décision pour des électeurs toujours devant un même dilemme à 2 possibilités, jamais l'électeur lambda ne peut prendre cette décision. La classe politique dans sa totalité était en émoi.

La question qui tue
Une des questions soumise au vote était ainsi formulée :
* Comment avoir de meilleurs responsables politiques, doivent-ils communiquer plus ou communiquer moins?
Sur cette question, la réponse a été sans appel : SE TAIRE
images1.jpg Par contre le bon peuple, en décrivant les moyens à utiliser, a opté à la majorité pour l'ablation pure et simple de la langue. La méthode ayant été jugée trop barbare par un collège de sages, on décida d'occasionner, par injection, une paralysie réversible du muscle incriminé.
Donc, tous les hommes politiques se virent distiller un virus bloquant leur organe principal jusqu'à la fourniture de l'antidote.

Quel silence tout à coup ! Quel bonheur ! Enfin on pouvait respirer. Ne plus accumuler ces mensonges et contre vérités martelés par eux encore et encore. Un petit regret toutefois, le contre pouvoir politique, soi disant incarné par la presse, mais trop souvent interprète servile, décuplait son temps de paroles inutiles, pour combler ces silences pourtant bien mérités. Pour eux, les politiques, un avantage considérable, ils n'ont plus à apprendre leur première langue : "la langue de bois" faite sans doute d'un bambou assourdissant, pour enfin apprendre leur langue maternelle trop souvent martyrisée.

Il leur faut maintenant savoir communiquer autrement, c'est pourquoi les éminents calculateurs des partis qu'ils représentent, les ont affublés de ces pancartes que véhiculent les "hommes sandwichs". Quel régal de les voir ainsi défiler dans les rues, tels des manifestants revendiquant une minime augmentation de leur maigre pension! Enfin l'élite foule le pavé au même titre que ses concitoyens.
Remplacer le vacarme de la communication par la réflexion, quel bonheur assourdissant !
Peut être une future nuit me dira si je dois encore en rêver.

Texte anonyme découvert dans la cathédrale de Baltimore an 1692.

Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte, et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence.
Sans aliénation, vivez autant que possible en bon termes avec toutes les personnes.
Dites doucement et clairement votre vérité et écoutez les autres, même le plus simple d'esprit et l'ignorant : ils ont eux aussi leur histoire.
Evitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation pour l'esprit.
Ne vous comparez avec personne : vous risqueriez de devenir vain et vaniteux. Il y a toujours plus grand et plus petit que vous.
Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements. Soyez toujours intéressé à votre carrière, si modeste soit-elle : c'est une véritable possession dans les prospérités changeantes du temps.
Soyez prudents dans vos affaires car le monde est plein de fourberies. Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe : plusieurs individus recherchent de grands idéaux et partout la vie est remplie d'héroïsme.
Soyez vous-même. Surtout n'affectez pas l'amitié. Non plus ne soyez cynique en amour, car il est, en face de toute stérilité et de tout désenchantement, aussi éternel que l'herbe.
Prenez avec bonté le conseil des années en renonçant avec grâce à votre jeunesse. Fortifiez une puissance d'esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude.
Au-delà d'une discipline saine, soyez doux avec vous-même. Vous êtes un enfant de l'univers, pas moins que les arbres et les étoiles : vous avez le droit d'être ici. Et, qu'il soit clair ou non, l'univers se déroule sans doute comme il le devrait.
Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de lui, et quels que soient vos peines et vos rêves, dans le désarroi bruyant de la vie, la paix dans votre âme.
Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Soyez positif et attentif aux autres.
Tâchez d'être heureux.

Messieurs les trop nombreux politiciens un peu de dignité que diable !

Ces quelques coups de griffes d'un vieux matou fatigué ne sont que des caresses tant la corne est usée.

                                         Billet rédigé par Utopium